Little Island, part 2 : pot-pourri


Destination Little Island Lighthouse

Alors que l’heure du départ approche pour moi, tu te demandes peut être ce que j’ai fichu ces dernières semaines… Quasiment aucune bonne photo de publiée, et relativement peu d’informations sur la vie ici. Il est temps de réparer cela !

Autoportrait

Ici, je suis un volontaire, ce qui signifie basiquement que je travaille environ 6 heures par jour, 6 jours sur 7, pour faire avancer divers projets. Tout de rouge vêtu, telle est la tenue — enfin, chacun fait comme il veut —. Elena, qui est propriétaire des lieux, a une imagination débordante : de nombreux travaux sont donc réalisés en parallèle sur l’île, au grès des arrivées et départs de volontaires et de leur compétences.

Jan-Erik

Janne, diminutif de Jan-Erik, est le suédois avec lequel j’ai travaillé durant ses trois semaines de présence. Dynamique, agréable et loquace, ce chercheur indépendant est également charpentier à ses heures. La réalisation d’une petite maison pour le bois, attachée au « boathouse », ancien hangar à bateau, s’est déroulé sans accroc.

Janne at work

Nous avons ensuite attaqué le chantier plus conséquent de la transformation du hangar en un lieu vivable, durant une semaine environ. La pose de l’isolant au niveau du toit aura fini de consumer le temps dont il disposait pour travailler ici.

Happy, simply

Après le travail, ces quelques sorties de pêches. Des moments vraiment uniques, qui me font avoir désormais une vision différente des pêcheurs. C’est à la fois physique, amusant, et agréable. Voir un coucher de soleil au calme, tout en attrapant des maquereaux, c’est quand même fabuleux.

Fishing in Lofoten

Thomas, Allemand photographe et auteur de livres sur la Norvège, s’est joint à nous le temps d’une sortie. Cela n’a pas manqué : après dix courtes minutes, le voilà arborant humblement sa première prise, un lieu noir de 9 kilos, qui lui ne fait plus le malin.

Cueillette d'algues

Ici avec Paula, à la marée basse, pour récupérer des algues. Une fois nettoyées et séchées à l’air libre, les algues s’utilisent dans de nombreux plats, des soupes, ou tout simplement en accompagnement grillées au four. C’est aussi cela de vivre sur une île : il faut essayer de faire avec ce qui est proche, c’est toujours plus facile — et plus sain — que d’aller au supermarché.

Phare et Unesco ball

Le temps ne s’écoule pas ici comme ailleurs. Tout est rythmé par les repas, les travaux, le soleil et la pluie, les arrivées du bateau qu’il faut décharger, de la passerelle qu’il faut monter et descendre selon les marées. Coupés du monde, nous vivons comme une grande famille en autarcie. Tellement d’émotions que mes mots me paraissent bien pâles pour te faire sentir la saveur, la quiétude de ces lieux. L’ambiance, les odeurs de poissons frais grillés au barbecue au coucher du soleil au pied du phare, ces petits déjeuners pris ensemble, ces discussions où l’on refait le monde après un bon repas et une vaisselle collective… tout cela ne se raconte pas. Cela se vit, s’apprécie sur le moment avant de glisser dans les bons souvenirs dont je fais ici résolument le plein.

Phare de Little Island

J’ai la chance de dormir et de me réveiller chaque jour ici, dans l’ancien bureau du phare, au premier étage. Qu’importe l’absence d’isolation, les hurlements du vent pendant la nuit, le vieux lit étroit et glacial au coucher : c’est le charme de ces lieux, et la nature vient parfaire le tableau.

Plein air

Qui, en ce mois de septembre, peut dire avoir eu la chance de manger en plein air un midi, pour sa pause déjeuner ? À part moi, évidemment 🙂 Les îles Lofoten que l’on voit en arrière plan apparaissent et disparaissent au gré des nuages et de la météo changeante. Les rires de ce midi là se sont envolés dans le vent frais qui soufflait.

Cyrrius

Cyrius, un des deux chats de l’île, est très affectueux et ne manque pas de venir s’incruster en toutes circonstances sur un banc durant un repas, ou alors sur un livre ouvert. Le second chat, Sara, est à l’inverse très craintive. Elle fait partie de ces ombres que l’on voit furtivement passer et s’évanouir au bout du couloir.

Unesco ball

Un lieu unique, des expériences uniques. Cet endroit est la sphère Unesco, faite de barbelés. On peut y entrer via un trou dédié à cet usage, pour contempler longuement la mer et laisser vagabonder son esprit, bercé par le bruit des vagues et le cri des mouettes. Une œuvre d’art installée ici à la demande d’Elena, qui travaillait avant dans l’humanitaire.

Barbwires

Un mois sur l’île, déjà. Le temps passe vite, et je dois déjà songer à faire mon sac, à contrôler tous ces petits détails qui m’amèneront le 17 octobre sur le quai de la gare d’Oulan Bator, en Mongolie. Ce sera le début d’une nouvelle aventure, résolument humaine, en pleine nature.

Walking around

Au détour d’une balade sur l’île, quelques moments immortalisés.

Contraste

Lune

Sous la lune de minuit, la mer calme. Je profite de ces instants, et plus mon départ approche, plus je me délecte de chacun d’eux. J’effleure du bout des yeux, du cœur, cette raison qui a poussé Elena à venir vivre cette vie si particulière dans ce cadre unique. Ce que je plaçais entre excentricité et folie il y a un mois m’apparaît maintenant comme un choix tout à fait rationnel et envisageable. Vivre sur une île n’est pas se couper du monde, au contraire.

Premier coucher de soleil

Si tu as le temps, l’envie, rejoins les rangs. Vient être l’un de ces centaines de volontaires qui ont fait en partie de ce lieu ce qu’il est aujourd’hui. L’argent n’a ici aucune valeur, nul endroit où le dépenser et donc aucune raison d’y penser. Tout est simple.

Phare

Bientôt je te dirai « au revoir » le phare. Car crois-moi, je reviendrai travailler, suer en ces lieux, avec un plaisir non dissimulé.

Phare onirique

Pour retrouver toutes les photos de Little Island, rendez-vous sur mon compte flickr.

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10 réflexions sur “Little Island, part 2 : pot-pourri

  1. Des paysages, des rencontres, la nature c’est merveilleux de ne pas voir passer le temps…..
    Merci pour tes commentaires et tes photos.
    Tu peux comprendre pourquoi l’on trouve toujours agréable d’être dans la nature et peu importe le temps qu’il fait. A bientôt de suivre ton périple.

  2. Ton article, tes photos, tout est perfection. Une fois de plus, tu m’donnes envie de tout laisser ici et de voler te rejoindre pour respirer l’air, prendre le temps de contempler, d’oublier un peu le quotidien morne au milieu de ces paysages fantastiques. Porte-toi bien H. Et écris encore et toujours ! A très vite sur tes routes ! Grande pensée de Lyon.

  3. Merci Nicho, je voyage.
    Ca donne envie d’aller se poser, s’éloigner des besoins matériels et financiers (que l’on a et que l’on se créé).
    Merci pour ces récits, j’ai hâte de suivre tes prochaines aventures.
    Alex

  4. Heureux qui comme Nicolas … fait un extraordinaire voyage …
    Et en en faisant rêver d’autre …

  5. Pingback: Fête des Lumieres – Das Lichterfest in Lyon ♥ 5 Reicherts ♥ Fotografie und Reisen

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